Module 3 - L' erreur, un outil pour apprendre / Fehler als Mittel zum Lernen

L’enfant, en arrivant à l’école, passe généralement d’un univers facile et tranquille, à un univers sombre et violent. Bien souvent, l’école n’est pas un lieu heureux, mais un lieu où les enfants souffrent intérieurement. Ceci est notamment dû au fait qu’on leur apprend que l’erreur n’est pas possible et que se tromper est synonyme d'échec (Cauchi-Bianchi, 2012).

Généralement, les enseignants et les parents pensent qu’apprendre est « naturel ». Cela signifie que si l’enseignant apprend correctement de manière magistrale et que l’élève y met du sien et est motivé, alors il ne fera aucune erreur. Donc lorsqu’il commet une erreur, il y a deux représentations possibles. La première est que l’erreur est une faute de l’élève. La faute est projetée sur l’élève qui aux yeux des autres, n’a pas bien appris et ne s’est pas suffisamment investi dans son travail. Malheureusement, il y a encore beaucoup d'enseignants qui ne se remettent pas en question. Ici, l’enseignant entourera en rouge l’erreur pour lui montrer qu’il la bien vue et sanctionnera l’élève malgré le fait qu’il sache bien que cela ne lui fera pas apprendre et qu’il ne tiendra pas compte de ses remarques. Mais l’enseignant le fait tout de même, car il doit montrer à tout le monde qu’il effectue correctement son travail car, trouver des explications signifierait se mettre au niveau de l’élève alors que son but est de faire augmenter celui-ci. La seconde est le fait que l’erreur est un « bogue »(Cauchi-Bianchi, 2012). L’enseignant n’a pas bien adapté son programme ce qui fait commettre des erreurs aux élèves. Il doit donc réécrire le programme en simplifiant les étapes difficiles. Mais adapter le programme reste quelque chose de difficile pour certains enseignants. Ils ne veulent pas revenir sous une forme de compréhension par exemple, s'ils ont déjà passé cette étape il y a quelque temps. Cela reviendrait à faire marche arrière. Pour certains, cela leur ferait perdre du temps, chose dont ils manquent. Or, il est absolument obligatoire que tous les enfants aient compris pour passer à l'étape suivante. Il vaut mieux revenir en arrière plutôt que de faire comme si tout allait bien car il y a un risque, en le faisant, de perdre de plus en plus d'élèves et donc de ne pas atteindre les objectifs.

Mais pour apprendre, l’élève doit franchir des obstacles. Mais ce n'est pas le seul. Dans sa vie, chacun doit, d'une manière ou d'une autre, franchir des obstacles. Les personnes atteintes d'une maladie, que ce soit une maladie grave comme le cancer ou une maladie "moins grave", comme une grippe. En tant que malade, il faut par exemple, passer l'obstacle de l'acceptation de la maladie. Cependant, ce ne sont pas des obstacles pédagogiques, comme pour les élèves. Pour eux, l’erreur doit être prise en compte dans le processus didactique ainsi que dans le processus pédagogique. Selon Bachelard, l’erreur doit être vue comme quelque chose de positif que l’on va apprivoiser, aménager et considérer tout au long de notre cursus scolaire. Pour se faire, Jean Pierre Astolfi propose une typologie des erreurs : tout d’abord, il y a les erreurs venant de la compréhension des consignes. C'est notamment le cas en allemand. Les élèves ne font pas des erreurs car ils ne savent pas mais en font, au contraire, car ils n'ont pas compris ou mal compris la consigne. En effet, le vocabulaire n'est peut-être pas adapté. L'enseignant devrait mieux expliquer ou même reformuler avec ses propres mots la consigne de sorte d'être sûre que chaque élève n'ait pas de problèmes de compréhension.

Les élèves rencontrent des difficultés pour comprendre certains termes, un certain vocabulaire ou encore de trouver la question dans la consigne. C’est le cas par exemple pour les "Lesenverstehen". Les élèves ne comprennent pas certains mots de vocabulaire et se sentent donc vite dépassés et perdus dans ce qu’ils doivent faire. Ensuite, il y a les erreurs résultantes d’un mauvais décodage des règles du contrat didactique. L’enfant sait qu’il doit faire quelque chose avec le savoir transmis. Mais s’il ne comprend pas ce que l’enseignant attend de lui, alors, il commet des erreurs. Puis, il y a les erreurs témoignant des représentations notionnelles des élèves. C’est-à-dire que les élèves ont une conception du savoir qui doit être remodelée pour fonctionner. On apprend en modifiant nos savoirs déjà existants. Chaque élève est passé par cette étape au cours de son cursus scolaire. En effet, on croit savoir quelque chose, alors, si on fait une erreur par rapport à cela, on va chercher à comprendre pourquoi et remodeler notre savoir. À la fin, notre savoir aura évolué et nous ne ferons plus la même erreur. Il y a aussi les erreurs liées à la nature des opérations intellectuelles. Certaines opérations ne sont pas disponibles tout de suite car les apprentissages se font étape par étape. Comme pour la lecture par exemple. Dans ce cas, les élèves ne sont pas capables d'apprendre de lire une phrase s'ils ne reconnaissent pas les sons. Il faudra d'abord apprendre les sont, puis des mots et enfin, ils pourront lire des phrases.

Die Mittel, die jeder Schüler verwendet, um ein Ziel zu erreichen, können ganz unterschiedlich sein, ohne Falsch liegen. Nach dem Ansatz von den Schülern adoptiert wird, um zu einem bestimmten Ergebnis zu kommen, ist die Fehlerquote mehr oder weniger groß.

Je höher die kognitive Überlastung, desto größer ist die Gefahr, dass der Schüler Fehler macht und vergisst oder gar nicht mehr weiß, woran er ist. Das Gehirn kann nur eine begrenzte Anzahl von Informationen aufnehmen, um zu einem Ergebnis zu gelangen, wenn diese Anzahl überschritten wird, wird das Ziel vergessen. Eine der Schwierigkeiten beim Lösen eines Problems besteht auch darin, dass die Schülerinnen und Schüler große Schwierigkeiten haben zu verstehen, dass Werkzeuge, die in einem Fach gelernt wurden, auch in einem anderen Fach nützlich sind. Dies ist bei der Mathematik in den Naturwissenschaften der Fall. 

L’enseignant peut aussi être la cause des erreurs. C’est pour cela que la remise en question des moyens théoriques, pédagogiques et didactiques utilisés est primordiale. La culpabilité des gens en général face à l’erreur dans notre société empêche sa bonne prise en considération et sa reconnaissance. Par exemple, dans le cadre d’une situation où une personne souffre de douleurs. Cette personne va appeler son médecin pour prendre un rendez-vous. Malheureusement le médecin ne peut le prendre en consultation que plusieurs heures plus tard. Cette personne n’ayant pas pris d’antidouleurs avant d’aller chez le médecin, va souffrir pendant les heures d’attente. Dans ce cas, le malade ne se remet aucunement en question car le fait d’accepter que l’erreur soit sienne lui est impossible. S’il avait pris en compte son erreur, il aurait peut-être pris un médicament et même pu éviter d’aller chez le médecin.

L’enseignant doit prendre l’erreur comme un outil et non comme quelque chose de négatif. La prise en considération correcte des erreurs amène davantage l’élève vers une meilleure efficacité et dynamique. Il est important de créer des situations de conflits sociocognitif (activités de groupe dans lesquelles des pairs vont confronter leurs approches, savoir, et faire interagir leurs compétences) en classe. Les pratiques métacognitives font évoluer de façon significative le traitement de l’échec et des difficultés. Dans ce sens-là il est important de relever que les commentaires faisant partie du jugement et de l’humiliation, que ce soit ironique ou pas, doivent disparaître des classes pour le bien de la prise en considération et le traitement de l’erreur.

Der Lehrer muss die Fehler wie ein Werkzeug und nicht wie eine negative Sache nehmen. Die richtige Berücksichtigung von Fehlern führt den Schüler zu einer besseren Effizienz und Dynamik. Es ist wichtig, im Unterricht soziokognitive Konfliktsituationen zu schaffen (Gruppenaktivitäten, bei denen Gleichaltrige ihre Ansätze, ihr Wissen und ihre Fähigkeiten miteinander vergleichen). Metakognitive Praktiken führen zu einer deutlichen Veränderung im Umgang mit Misserfolgen und Schwierigkeiten. In diesem Sinne ist es wichtig zu betonen, dass Kommentare, die Teil des Urteils und der Demütigung sind, ob ironisch oder nicht, aus dem Unterricht verschwinden sollten, um die Berücksichtigung und Behandlung von Fehlern zu fördern.


Texte de Moddle : Cauchi-Bianchi, F. ( 2012 ). Le statut pour apprendre.

Image : Petit : pas / genève. L'égalité des chances commence dès la petite enfance. https://petitspas-ge.ch/


Commentaires

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  2. Je trouve que cette publication est super intéressante. En effet en tant que future enseignante, je pense que les erreurs sont indispensables pour un apprentissage efficace. Je pense aussi que l'erreur ne doit pas être vue comme un échec, mais comme une expérience. Or, il nous arrive souvent de voir l'erreur comme un échec, car nous vivons dans une société que voit l'erreur ainsi. Lors de nos études nous avons je pense, tous mal vécu les erreurs. Cependant, j'ai remarqué que tout au long de ma scolarité et encore aujourd’hui nos enseignants nous restreignent le nombre d'erreurs que nous pouvons commettre. Ce qui prouve que l'échec est souvent mal vu dans notre société . Je trouve qu'en tant que futurs enseignants, il faudrait essayer de changer cette façon de voir cela. De plus, je trouve que le mot "échec" a une connotation lourde et négative et que lorsque nous, entendons ce mot nous nous sentons malheureux, alors pour un enfant cela doit être encore pire. Apprendre de nos erreurs devait être en réflexe.
    Prenons un exemple:
    Si j'apprends par coeur, je ne vais peut-être pas commettre d'erreurs. Cependant, cela ne signifie pas que j'ai appris et/ou compris.
    Si j'essaie de comprendre la matière je vais peut-être faire des erreurs, mais je vais surement et mieux apprendre la matière - l'erreur est donc pour moi un outil!
    En stage, j'ai pu voir que l'enseignante n'utilise pas un stylo rouge pour corriger les erreurs, mais un stylo vert. Cela m'a fait réfléchir: le rouge est peut-être une couleur violente et peut traumatiser les enfants. Le vert est souvent vu comme une couleur positive et peut peut-être encourager les élèves.

    En tant que futurs enseignants, préférez vous que vos élèves ne commettent pas d'erreurs ou utiliser l'erreur comme un outil ?

    Sara Vidal 1.2F - groupe: les têtes de mule

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  3. Tout d’abord un grand bravo pour votre blog qui donne envie de le lire. En effet, sur la page d’accueil il y a plein d’images différentes qui ont directement attiré mon regard.

    Ensuite, pour parler plus précisément de cet article, je l’ai choisi car je trouve que l’erreur est très importante dans l’apprentissage. Elle permet, selon moi, une meilleure compréhension. Je trouve que votre article explique très bien comment l’erreur était interprétée avant et comment on tend à la considérer actuellement, même si certains enseignants préfèrent que leurs élèves l’évitent encore aujourd’hui. Je pense que c’est encore difficile pour certains de se dire que l’erreur est positive car on a, depuis longtemps, voulu qu’elle soit la moins présente possible.

    J’ai, par ailleurs, remarqué un point à améliorer selon moi dans votre article. Je trouve bien que vous ayez utilisé un exemple pour imager l’erreur en lien avec votre texte. Cependant, il aurait été intéressant de mettre également un exemple dans vos stages où l’erreur a aidé un élève dans son apprentissage. Cela aurait pu nous montrer que vous avez justement vécu une situation où l’erreur était positive pour l’élève.
    Je trouve tout de même que votre texte est très compréhensible et inclure de l’allemand est encore un point positif en plus.

    J’ai également une question pour vous, comment corrigeriez-vous un exercice sans « pointer » l’erreur du doigt ? Faudrait-il éviter de corriger en rouge, ou ne plus mettre de croix ?

    Un tout grand bravo pour votre blog.

    Lynn Morier 1.5F (Les Songeurs du rêve)

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